Le pacte (PV Loki)

Décidément, c'était trop facile. Ca en perdait même son charme à ce niveau-là.Le Démon des Emotions aimait les défis, la difficulté, le panache. Là, il avait presque envie d'épargner les trois hommes, tellement ils étaient insignifiants. Presque.
Le Semeur de Trouble jeta un regard las et dépité aux trois loubards, fringués en rockeurs plutôt "has been", qui le menaçaient de leurs couteaux. Des couteaux, ils tenaient vraiment à l'insulter ou quoi ?
"Alors, mon gars ? On ne t'a jamais dit que c'était dangereux de traîner dans les ruelles sombres, la nuit ?" demanda le chef de la petite bande, un jeune blondinet plutôt séduisant.
"Sûrement beaucoup plus qu'à toi, mon joli..." songea le démon en soupirant.
Les trois hommes reserrèrent le cercle tandis qu'Aedon réfléchissait à la plus amusante manière de réduire définitivement au silence ces trois importuns. La solution de facilité restait d'utiliser son "Chant du Rossignol" pour les faire s'entretuer. Mais le Rossignol de Belial détestait se contenter de la facilité, surtout quand il s'ennuyait.
"Donne-nous tout ton fric ou on te saigne, mon mignon."
Comme pour faire bonne mesure, l'homme sur la gauche de Seb', un grand échalas pas très futé à ce qu'il semblait, lui infligea une longue entaille sur la joue. Le sang coula sur la peau lisse et imberbe du musicien qui passa ses doigts fins et élégants sur la blessure et un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres. Ses iris devinrent blancs et ses cheveux commencèrent à un peu bleuir et s'allonger. Il se tourna vers celui qui l'avait blessé, enclencha son "Chant du Rossignol" et dit, d'une voix mielleuse:
"Commence par faire taire définitivement ton voisin de gauche et ensuite tu pourras en finir..."
Le chef et le troisième homme se regardèrent, perplexes, puis reserrèrent encore le cercle autour du fils de Belial qui, dans la pénombre prenait peu à peu sa forme diabolique, tandis que la blessure à sa joue se refermait aussi rapidement qu'elle avait été faite, ne laissant bientôt plus qu'une traînée de sang sur la joue du Démon des Emotions.
Un sourire carnassier se dessina sur le visage fin d'Aedon quand le grand dadais poignarda le troisième larron puis s'enfonça son couteau en plein coeur sous le regard aterré du blondinet. Quand le regard du Semeur de Trouble se posa sur lui, le chef de la petite bande qu'un simple ordre du Démon avait décimée recula. S'avançant d'un pas nonchalant et félin, Sebastian entra dans la zone qu'illuminait un réverbère et ordonna d'une voix ferme, toujours empreinte du "Chant du Rossignol":
"Ne bouge pas, mon joli."
Sa victime s'immobilisa et continua à le regarder avancer lentement, inexorablement, drapé dans son assurance toute démoniaque et arborant un sourire trop doux pour être sincère. Aedon sentait sa peur se transformer en panique et se demandait bien comment il allait réussir à le torturer davantage.
Une fois devant sa cible, tremblante comme une feuille, le Démon sourit et lâcha son emprise. Le pauvre jeune homme s'effondra, la peur lui ôtant tout reste d'énergie. Avec un sourire, le démon s'agenouilla près de sa victime, se mit à lui caresser le visage avec douceur et lui dit en riant:
"Tu sais, petit, j'ai presque envie de te laisser repartir comme tu es venu. Très sincèrement."
Il sentit l'espoir du jeune homme remonter un peu, tandis, d'une main nonchalante, il attrapa le poignard du blondinet. Il se transforma en un des deux autres agresseurs et plongea la lame dans la poitrine du blondinet qui lui lança une regard plein d'interrogation avant de rendre son dernier soupir.
Retirant le poignard du coeur de sa victime, le Démon reprit sa forme démoniaque et alla placer l'arme dans la main du troisième homme. La police penserait certainement à une bagarre ayant mal tourné. Puis, alors qu'il se tournait pour partir, il s'immobilisa, eut un sourire amusé et dit d'une voix posée:
"Il existe extrêmement peu de personnes qui soient capable de me surprendre...
Il se tourna pour faire face au nouvel arrivant...